
Merci au gérontopôle de Bretagne Kozh ensemble d’avoir organisé ce jeudi 27 février à Lorient, une journée sur le thème délicat de « la maltraitance en fin de vie à domicile », en partenariat avec Malakoff humanis, Askoria et la ville de Lorient.
Difficile de résumer l’intégralité des échanges mais voici quelques points que j’avais envie de vous partager :
Maltraitance (comportement) ne doit pas être confondue avec violence (intrinsèque). Ce sont des situations de débordement qui la génèrent.Tout le monde est donc susceptible d’être maltraitant à un temps donné – Pierre-Yves Malo
La question de la finitude dans laquelle on se reflète et parfois nous malmène nous-même. Ainsi elle conditionne nos réactions et active nos mécanismes de défence - Guy Limousin
L’intention peut être bienveillante et l’action maltraitante en fonction du référentiel utilisé ; référentiels qui deviennent multiples lorsque la personne, en perte d’autonomie, doit ouvrir son « chez lui » aux proches et aux professionnels – A travers le 3977, on observe que 80 % des appels concerne de la maltraitance non intentionnelle. Des formations sur la fin de vie existent afin de prendre connaissance des besoins particuliers à cette étape de la vie (ex : alimentation) – Evelyne Coché
La déculpabilisation à tous les niveaux du maillage médico-social, associatif… est essentielle pour que ces situations de tension soient accompagnées – Laurence Hardy – Il est également capital de continuer à tisser des liens entre partenaires pour orienter, informer dès que les premiers signaux apparaisssent
Au-delà de la sanction législative (qui concerne peu de situations en réalité), il est important de pouvoir permettre aux différentes personnes concernées par une situation de maltraitance de se réunir pour communiquer et trouver ensemble des solutions – Benjamin Sayous
Communication qui entourent les actes et qui, pour être bienveillante doit être à l’écoute de l’autre - le bien être prévaloir sur l’action – Christine Rault
Et le récit de vie, comme un outil de relation et qui permet de la prolonger même au-delà - Fabienne Le Romancer
La question de la prévention s’est posée, elle aussi, tout naturellement…
Thérapeute familiale, ergothérapeute de formation initiale, la question de l’intimité du domicile abordée par Jean-Jacques Amyot a bien évidemment fait écho. Ce « dernier petit endroit que je connais par cœur, où je peux décider de ce qui est bon pour moi, et que je vais défendre jusqu’au bout », pour des raisons tout à fait « bienveillantes », va tout d’un coup se trouver régi par des règles extérieures à moi parfois multiples et opposées.
Ne pourrions-nous pas, thérapeutes familiaux, contribuer à co-contruire un équilibre au moment de ce passage si délicat ? Proposer des rencontres à domicile, invitant ses « habitants » à prendre part aux décisions, en favorisant l’expression des compétences de chacun au service de relations fluides à tous les endroits (personne accompagnée – famille – aidants professionnels) ? Aborder ce qui se joue de l’histoire de la famille dans cette étape si singulière de la vie ?
A mon sens, il est de notre responsabilité d’y réfléchir, de proposer, d’expérimenter. Merci à tous les acteurs de cette journée de nous avoir permis de poursuivre notre réflexion, enrichie par la qualité des échanges.
Références législatives :
Loi du 7 février 2022 : La maltraitance au sens du présent code vise toute personne en situation de vulnérabilité lorsqu'un geste, une parole, une action ou un défaut d'action compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d'accompagnement. Les situations de maltraitance peuvent être ponctuelles ou durables, intentionnelles ou non. Leur origine peut être individuelle, collective ou institutionnelle. Les violences et les négligences peuvent revêtir des formes multiples et associées au sein de ces situations.
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