« Elle n’a pas sa place ici » - Webinaire ETYCOZ –EREB

Très intéressantes réflexions éthiques autour de la question de "la place" lorsque certaines manifestations cognitivo-comportementales questionnent l'équipe, les proches, la personne accompagnée sur la poursuite du parcours dans la structure voire génèrent des conflits de loyauté (tendre du côté de la parole de la famille ou de la personne accompagnée / protéger les résidents ou continuer à accompagner la personne).

A travers sa "Charte éthique et accompagnement du grand âge", Fabrice Gzil nous a montré, à travers 2 situations cliniques, comment lire différemment cette question de la place et sortir de ces conflits de loyautés. Ainsi en remplaçant tout simplement le "ou" par le "et", la nécessité de faire un choix disparaît au profit de la recherche de compromis préservant au mieux sérité et liberté.

Au fil des situations, en s'appuyant sur les 10 points fondamentaux de la charte, il est également revenu sur des notions essentielles :

• la vigilance que nous devons avoir face aux personnes présentant des troubles cognitivo-comportementaux et qui nous attribuons trop souvent une "présomption d'incompétence" - Informer les patients est un devoir ; à nous de trouver le meilleur moyen pour y parvenir

• la "restriction de liberté" doit être diminuée au maximum. Si malgré tout elle s'avère nécessaire à un moment donné, elle doit être nécessaire, subsidiaire, proportionnée et individualisée

• la nécessité absolue de distinguer identité et comportement

• la démence ne produit pas de troubles du comportements ; il nous appratient donc de comprendre ce qui occasionne ces troubles (déambulation, agressivité...) et d'adapter au mieux l'environnement => il est d'autant plus important de garder un espace pour penser en équipe dans ces situations. "On ne peut pas se contenter d'attribuer cela à la maladie" "Il ne faut jamais lâcher !"

• Réévaluer régulièrement les besoins, avec la personne mais aussi ses proches. S'adapter, être créatif pour donner du sens à "être là"

• S'assurer de/permettre l'existence d'un discours partagé où les proches ont pu nommer leurs limites en présence de la personne => construction d'une histoire commune

• La nuance entre assentiment et consentement, le premier étant un accord donné sur quelque chose à quelqu'un en n'étant pas tout à fait "éclairé" (sans comprendre tous les tenants et les aboutissants)... en étant vigilant à ne pas échouer dans "Résignation", "capitulation" ou "soumission"

Une expérimentation très intéressante à faire cette analyse de situation avec la charte de Fabrice Gzil !! Elle est en accès libre sur espace-ethique.org, l'idée étant qu'elle puisse être largement diffusée. Bonne découverte !